Lancement du Sitta Florance

Caol Ila, le nouveau 12m² de voilure.

                  Le 11 octobre 2013, a eu lieu le lancement de Caol Ila, dernier né de la série des 12m² de voilure à Plouër sur Rance. Ce quillard de régate est l’héritier de la série lancée en 1924 que l’on surnommait à l’époque 12m² du Havre en raison de la localisation des architectes, des constructeurs et parce que c’est un concours de plans lancé par la Société des Petites Régates Havraises qui lui avait donné naissance. En réalité, grâce à ses qualités marines et à la beauté de ses lignes, la série n’en est pas restée là, elle s’est propagée sur tous les plans d’eau de France et même à l’étranger.

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                  C’est donc avec beaucoup de curiosité et d’intérêt que je me suis rendu ce matin d’automne au Pays de Saint Malo pour essayer ce nouveau voilier que je souhaitais vivement comparer à mon 12m² historique de 1934, Carpe Diem.

                  Dès mon arrivée, je découvre ses lignes sur la remorque ; Caol Ila est un Sitta 7.2 dessiné par Bruno Jeanson en 2008 et construit par le Chantier Florance à Plouër sur Rance. La coque séduit immédiatement l’œil par son savant équilibre de classicisme et de modernité. Des élancements élégants, une quille longue, Caol Ila ne renie pas ses origines ; la belle époque des années trente. Mais avec sa carène taillée en « V » et son safran suspendu, l’architecte a su allier l’efficacité moderne à l’élégance intemporelle des séries à restrictions. Il reste à vérifier tout cela sur l’eau…

                  En l’espace de dix minutes, le chantier local équipé d’un simple camion grue met le bateau à l’eau en le soulevant par ses anneaux de levage judicieusement placés à la hauteur des planchers. Aussitôt à bord, je ressens la stabilité du quillard qui permet de se déplacer partout sur le pont en toute sécurité.

                  Nous terminons de gréer le voilier dont l’accastillage a été optimisé pour permettre tous les réglages du gréement avec simplicité. Jean-Jacques  Pont a fait simple et efficace, comme à son habitude. Le mât à rétreint en alu noir laqué est du meilleur effet, contrastant avec la coque blanche, relevée par les hiloires et le liston en acajou vernis et des planchers en caillebotis.

                  Après ces quelques minutes de préparation, nous prenons la mer, ou presque, puisque la Rance est une rivière maritime, mais ce jour là, un vent de force 4 à 5 souffle sur le plan d’eau et nous fait hésiter à prendre un ris. Notre position à quai lors de la mise à l’eau nous contraint à partir sous foc seul et c’est une première surprise, le bateau est manœuvrant avec sa seule voile d’avant.

                  Durant une heure et demie, nous allons le tester à toutes les allures avec un vent bien établi et relativement fort par lequel j’aurais évité de mettre le nez de mon ancien 12m² dehors. Ce fut une expérience mémorable où Caol Ila nous a montré ses nombreuses qualités de bon marcheur et de sécurité ; c’est un bateau qui ne gite pas excessivement, qui se stabilise avant que son équipage ne s’en inquiète. Il ne prend pas d’eau par le haut et ne mouille pas beaucoup car il franchit aisément le clapot, sans enfourner et surtout sans taper. Du coup, il va vite et nous le vérifions grâce à notre accompagnateur au moteur qui nous annonce couramment 7 nœuds au pré serré. C’est d’ailleurs une de ses plus remarquables qualités, ce voilier remonte très bien au vent. La barre est douce et équilibrée, elle ne demande pas d’effort particulier pour tenir un cap. Je me rends compte alors de la réalité des progrès techniques dont bénéficie cette nouvelle génération de 12m² qui pour autant n’a pas abandonné ni les règles de la jauge, ni l’élégance qui caractérise la série.

                  Notre retour au port arrive trop vite, j’aurais aimé en profiter encore un peu mais il faut rentrer dans la petite marina de Plouër. Nous ferlons le génois très facilement grâce à son emmagasineur,   et là encore, Caol Ila nous impressionne ; le bateau sous grand-voile seule reste parfaitement manœuvrant. Nous affalons à quelques dizaines de mètres du ponton et entrons sur notre erre pour prendre notre place en douceur. Comme tout au long de la navigation, le voilier montre une précision impressionnante à la barre.

                  Après une telle expérience, je rentre évidemment enthousiasmé par le dernier produit du Chantier Florance. Bruno Jeanson a su concevoir un voilier plein de charmes, efficace et rassurant et Jean-Jacques Pont l’a admirablement réalisé avec le soin infini dont il fait preuve toujours. Le projet de construire ses coques en époxy et mât en alu va permettre d’accélérer  la construction et ainsi de développer la série dont l’association de classe a entériné l’évolution.

                  Mon ancien 12m² du coup prend un coup de vieux, mais cela ne m’attriste en rien, car avec de si bons petits voiliers et une association de classe dynamique et conviviale, lui et moi n’avons pas fini de nous amuser au cours des régates organisées pour la série. Je crois que mon vieux rêve de voir renaître la série des 12m² de voilure est entrain de se réaliser, en partie grâce au Chantier Florance qui l’a remis sur le marché.

Bon vent à Caol Ila !

                                                                            Olivier Boutin

Commentaires

Par Christophe CHARLOT le samedi 28 décembre 2013 à 16:10

Ça y'est, je suis amoureux!

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